Yuki

Le "Yuki", fait partie des pratiques essentielles du Seitaï.
Itsuo Tsuda, qui fit connaître en France le Seitaï dans les années 1970, disait du Yuki que c'était la pratique du Ki heureux!

Il faut alors sans doute parler du Ki pour évoquer le Yuki.
Le Ki, c'est le souffle de vie. François Cheng de l'Académie Française dit que c'est tout simplement "le souffle".
Le ki soutient la vie, c'est ce qui rend la vie possible. Le ki ne peut pas s'appréhender autrement que par la pratique, parce que concevoir le ki intellectuellement ne peut pas nous permettre de le sentir. Le ki ne peut d'ailleurs que se sentir, il ne peut pas être mesuré par un quelconque appareil.

Le ki peut être estimé, ressenti, par un être vivant faisant appel à son instinct.
Pour sentir le ki, il faut que l'unité corps - esprit soit forte.
Pour renforcer cette unité, il faut que l'esprit soit attentif au corps. De cette façon, le lien corps - esprit devient intime, et l'on évite ainsi une dislocation de cette unité.

Au Japon il existe beaucoup d'expressions du langage incluant ce terme de Ki. On dit d'un bon cuisinier qu'il a du ki pour la cuisine. En France on parlerait d'un bon savoir faire, d'un bon "tour de mains".
L'expression " Ki o tsukété" veut dire : "ne casser pas votre ki" (ce qui pourrait correspondre à notre "prenez soin de vous", ou "faites attention à vous").

Le ki donne de l'élan, du dynamisme à la vie.

Un individu avec beaucoup de ki, c'est quelqu'un qui a de l'éclat, une "aura" importante.
Cet éclat se ressent parce que l'homme ou la femme en question est porté par le ki, traversé par le ki.

Pour revenir à l'expression évoquée par Tsuda : Yuki = "Ki heureux", cela signifie que le ki n'est pas contrarié dans son cheminement à travers celui qui bénéficie de ce ki, d'où cet état de "bonheur" pour le ki.

Comment faire alors pour connaître cette expérience d'un ki heureux? Pratiquer le yuki, sans rentrer dans les détails techniques, c'est par exemple quand une personne pose ses mains sur une autre en visualisant le ki sortir par ses paumes au moment de l'expiration.
Le ki utilise des chemins privilégiés pour pénétrer à travers tout le corps, et circule également entre les êtres vivants.



En japonais, le terme "Shinkei" désigne les nerfs. Shinkei veut dire "le chemin des dieux".
Le ki, cette source de vie que l'on peut facilement assimiler à un "don des dieux", se propage dans nos organismes en passant par les nerfs. Au moment de l'inspiration, le ki est comme aspiré dans la colonne vertébrale, plus précisément dans le canal d'épendyme, situé au centre de la moelle épinière, pour ensuite se répandre dans l'organisme à travers les nerfs qui sortent de cette colonne vertébrale.

Faire yuki c'est éclaircir le chemin pour le ki. Le ki cherche toujours à circuler en nous et entre nous, les êtres vivants. Pour éclaircir le chemin emprunté par le ki, il est nécessaire de lui laisser de la place. Nous devons nous faire discret, mettre de côté ce poids souvent lourd à porter de notre ego. Si nous arrivons à devenir transparent, à "disparaître", le ki peut enfin avoir le champ libre pour nous remplir pleinement, sans contrariété, et être heureux de cheminer à travers nous!

Si on pratique yuki avec un partenaire, en posant ses mains sur lui par exemple, on intensifie le ki passant en nous et entre nous. C'est la vie qui est intensifiée par cette action, un peu comme le niveau des flammes de deux bûches de bois que l'on rassembleraient au milieu de la cheminée pour augmenter la chaleur du foyer.

La respiration nous permet de sentir le ki. si l'on est très attentif à la respiration, si on arrive à disparaître pour laisser une liberté totale à la respiration, alors il est possible de se fondre complètement dans l'univers, pour ne faire qu'un avec lui. Le ki nous relie à l'univers entier, et si nous pouvons le sentir, nous pouvons alors respirer avec l'univers entier!...

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